La pub pour l’électroménager gourmand en électricité interdite en 2022 ?

Le 25 août dernier, des députés ont déposés plusieurs amendements à la future loi sur l’audiovisuel. Leur but : vouloir limiter la promotion des véhicules et de l’électroménager jugés trop polluants et faire ainsi barrage aux pratiques du greenwashing dans la publicité.

Retour en détail sur cette loi qui veut du bien à l’environnement.

Vers une publicité plus verte pour en faire un levier de la transition écologique

Les industriels du secteur de l’automobile et de l’électroménager ont-ils du souci à se faire ? Il faut croire que oui ! Au parlement, la transition écologique est au cœur du débat : les grosses voitures polluantes, le transport avec les trajets aériens courts et le gros électroménager sont dans le viseur des élus. En effet, Il y a moins d’un mois, 18 députés du groupe Ecologie, démocratie et solidarité (anciennement LREM) ont co-signés avec le député Mathieu Orphelin, le porteur de la loi, un texte qui s’inspire de la Convention citoyenne pour le climat visant à réguler la publicité dans le but de « réduire les incitations à la surconsommation ». Matthieu Orphelin n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’il avait déjà déposé un premier texte qui avait essuyé un refus, car jugé trop excessif, il y a tout juste un an.

Les gros électroménagers les plus gourmands en énergie pèsent aussi sur l’environnement

Mais quand est-il du gros électroménager ? Au même titre que les voitures SUV jugées polluantes, le gros électroménager est aussi pointé du doigt. Ces dernières années, le nombre d’équipements a très fortement augmenté dans les foyers français grâce notamment à tous ces appareils design et digitalisés. 

Le 26 septembre 2018, l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) a réalisé une étude sur l’impact carbone intitulée « la face cachée des objets ». On y apprend que les matières premières utilisées dans la fabrication de l’électroménager ont un fort impact sur l’environnement. Et les résultats parlent d’eux même puisque l’enquête nous révèle que la production de l’ensemble des équipements d’un foyer dégage autant de CO2 que 6 vols allers-retours entre Paris et New York. 

L’Ademe ne s’est pas arrêtée là. En effet, l’agence a également examiné avec minutie chaque équipement pour faire la lumière sur sa consommation d’énergie. Un exemple qui illustre bien ce rapport : la fabrication d’un lave-linge de 79 kg nécessite à lui seul 2,1 tonnes de matières premières et polluerait de la même manière qu’un vol aller-retour entre Paris et Toulouse.

La tendance du moment : l’électroménager écologique

Dans un monde où nous consommons toujours plus d’équipements, les fabricants ont fini par prendre conscience de l’impact environnemental de l’électroménager. Les marques se sont lancées dans une course à l’écologie à travers plusieurs initiatives “vertes” : consommation d’eau réduite de moitié, étiquetage énergétique, implication aux efforts de collecte, recyclage et valorisation des DEEE… mais est-ce réellement suffisant ? Les citoyens français sont de plus en plus sensibles à l’enjeu climatique et aspirent à une consommation éco-responsable. 

Selon le sondage mené par BVA exclusif pour le Nexans Climate Day, un tiers des français se dit prêt à investir plus dans l’électroménager écologique pourvu que ça réduise l’empreinte carbone. « La publicité exerce une influence majeure sur nos achats, nos modes de vie et nos représentations sociales », nous rappelle sagement la proposition de loi en préambule. 

En France, c’est un budget de 34 milliards d’euros que les annonceurs consacrent à la publicité tous supports confondus. Si ces moyens servaient les enjeux écologiques, la publicité deviendrait un « levier puissant » pour lutter contre le changement climatique. La loi sur l’audiovisuel pourrait en effet être un bon remède contre la surconsommation excessive.

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