- Obsolescence programmée et faible taux de recyclage : 2 facteurs qui accentuent la pollution
- 24,9 millions de déchets électroniques juste pour le continent asiatique
- La quantité de déchets électroniques augmente 3 fois plus vite que la population
Le constat est alarmant, d’après un rapport diligenté par l’ONU, les déchets électroniques ont dépassé les 50 millions de tonnes en 2019, ce qui correspond à une hausse de 20% en cinq ans. Du jamais vu ! L’Europe est le continent qui totalise le poids de déchet par habitant le plus important. En 2016 déjà, on produisait 44,7 millions de tonnes de déchets électroniques, c’est-à-dire 4500 fois le poids de la Tour Eiffel d’après les données de l’Université des Nations Unies. Bien que l’Europe ne soit pas le continent qui pollue le plus, il reste néanmoins celui qui en produit le plus de détritus. Piles usagées, smartphones et ordinateurs cassés, électroménager hors service ou encore automobiles en panne, seuls 17% des de ces déchets provenant de l’électronique grand public ont été recyclés à l’échelle mondiale, selon le rapport annuel de l’ONU sur le sujet. Quant au 83% restant dont on estime la valeur à 50 milliards d’euros, il seront tout simplement jeté.
Obsolescence programmée et faible taux de recyclage : 2 facteurs qui accentuent la pollution
Notre montagne de déchets d’équipements électriques et électroniques, qu’on appelle communément DEEE, ne cesse de prendre de l’ampleur jusqu’à atteindre des sommets vertigineux. On en parlait déjà l’an dernier avec notre étude sur les déchets électroniques dans le monde. Ces déchets qui contiennent bien souvent des éléments nocifs pour l’environnement et notre santé (comme des accumulateurs, des piles, des matériaux composés de mercure…) peuvent représenter une source intéressante de recyclage notamment grâce à la présence de métaux rares, ferreux et non ferreux, de verres, plastiques… Gros paradoxe, on assiste là à un gâchis puisque l’or, l’argent, le cuivre, le platine ainsi que les autres matériaux récupérables, dont la valeur avoisine les 57 milliards de dollars (un montant qui dépasse le PIB de la plupart des pays), ont été soit jetés, soit brûlés alors qu’ils auraient pu être collectés pour être recyclés. C’est ce gaspillage qui contribue à amplifier le poids des déchets sur la planète. Et c’est dommage, car de nombreuses initiatives, comme les Repair Cafés, permettent aux consommateurs de réparer à moindre coût.
24,9 millions de déchets électroniques juste pour le continent asiatique
Si on devait établir un classement, la palme d’or reviendrait sans aucun doute à l’Asie qui produit à lui seul 24,9 millions de tonnes. L’Amérique arrive en seconde position avec 13,1 millions de tonnes de déchets. L’Europe, quant à elle, se hisse à la 3ème place avec 12 millions de tonnes, cependant le continent génère le plus fort taux de déchets par habitant. Enfin, l’Afrique et l’Océanie sont bien loin derrière, avec respectivement 2,9 millions et 0,7 million de tonnes. Pour vous faire une idée de l’ampleur des déchets produits en 2019, son poids total est beaucoup plus important que celui de 350 navires de croisière de la taille du Queen Mary 2 réunis.
La quantité de déchets électroniques augmente 3 fois plus vite que la population
En 5 ans, le volume de déchets électroniques a augmenté trois fois plus vite que la population humaine, et 13% de plus que le PIB mondial. Antonis Mavropoulos, président de l’Association internationale des déchets solides, met en avant une « augmentation qui crée de fortes pressions en terme d’environnement et de santé« . « Il faut urgemment augmenter les efforts pour une production, une consommation et une élimination plus soutenables d’équipements électriques et électroniques« , déclare David Malone, sous-secrétaire général et recteur de l’université des Nations-Unies.